Day after day, and I slowly go insane. [R.]

Suite de I'll be right here waiting for you.

Elle se laissa tirer comme une enfant de six ans à travers le couloir, trop épuisée pour pouvoir protester. Elle lui aurait bien sommé de la lâcher, elle se serait bien débatue, mais le coeur n'y était pas. Elle ne regarda même pas le petit groupe d'élèves surpris par le comportement de Sebastian et elle se glissa à l'intérieur. Elle n'osait pas le regarder en face, détournant son regard vers le fond de la salle. Ils avaient attéris dans l'amphithéâtre de l'histoire des arts, et le silence qui régnait entre eux la pesait déjà. Elle écoutait la respiration douce et chaleureuse du jeune homme, elle sentait son parfum si familier. C'est lorsqu'il lacha sa main qu'elle se rendit compte qu'il l'avait tenu durant tout le trajet, si court était-il. La chaleur de sa paume quitta la sienne. Dans un geste brusque et non réfléchi, elle enfuit sa main dans la poche de sweet et elle s'éloigna de lui, lui tournant le dos. Une minute. Deux minutes. Une troisième, une quatrième et elle rompit le silence la première, comme tout à l'heure. Comme à son habitude. Elle respira profondement, sans toute fois se retourner et elle entrepie une marche lente vers le mur enfance d'elle, tout en parlant d'une voix lointaine.

« Oh je sais bien ce que tu penses Sebastian, j'en suis consciente tu sais. C'est vrai, j'ai souffert. J'ai souffert comme jamais et j'ai crue perdre plus qu'une partie de moi même. Je sais aussi que tout ce que je dirais là, maintenant, ne servirai à rien et que nous en serons toujours au même point. Je ... Tu me tues Sebastian. Tu es là, à m'écouter sans rien dire, me laisant me vider de tout ce que j'ai sur le coeur. Mais tu vois, tout ce que j'ai à dire n'est pas retranscriptible. Je me rends compte que ... Non laisse tomber. » D'un pas toujours lent et assuré, elle s'arrêta face au mur, et se retourna vivement face à lui. Il lui avait tant manqué, elle avait tant souffert de son absence, de ses bras, de son souffle chaud sur sa peau, de ses mots doux, de ses lèvres et de ses instants d'amour qu'il avait pu lui donner. Elle avait parue si petite fille quand il était parti, mais elle n'en était pas moins restée humaine. Elle put enfin plonger ses yeux bleus azur dans les siens, ne décrochant pas son regard, ne voulant pas paraître faible. Sa voix se cassa, les larmes roulèrent sur ses joues. Une seconde fois. « Sebastian ... Parle, je t'en supplie, dit quelque chose. Exprime toi pour une fois, parce-que si tu ne veux rien dire, je .. je sors et on en restera là. Mais je te demanderai une chose, avant que tu ne parles si tu le désires ... » Elle essuya une seconde fois, du revers de la main, ses joues mouillées par les larmes abondantes. « On laissera Connor en dehors de tout ça. Il en a trop souffert, et je ne désires pas lui faire plus de mal encore que je l'ai fait il y deux ... » Il y a deux jours. Tu te souviens du parc ? De votre discution, et de ton départ précipité ? Dans trois jours vous auriez fêtés vos un an de vie commune, de vos fiançailles ... Sebastian savait-il d'ailleurs que vous êtiez fiançés ?

Musique : Damien Rice ~ 9 crimes

Ainsi, lui aussi souffrait ? Lui aussi sentait cette douleur au fond de lui, lui arrachant les entrailles, le coeur, l'âme ... Lindsay secoua la tête de gauche à droite en signe de résignation. Les yeux fermés, elle se mordit la lèvre inférieure afin d'étouffer un sanglot. Elle refusait toutes explications, toutes allusions ou tout souvenirs envers leur passé. Elle ne voulait pas replonger. Pourquoi avait-elle insistée pour qu'il s'explique ? Pour qu'il lui parle ? Cela faisait encore plus mal, d'entendre sa voix, que de l'apperçevoir tout simplement. Elle se laissa glisser le long du mur, à bout de forces, les larmes n'ayant toujours pas décidées de s'arrêter de couler. Pourquoi la souffrance revenait-elle ? Pourquoi faillait-il que tous ces souvenirs bannis de son esprit pendant une année, reviennent comme un cheveu sur la soupe ? C'était si dur. Elle ramena ses jambes vers elle, les entourant de ses bras tremblants et elle reposa sa tête sur ses genoux. Elle évita ainsi, le regard de Sebastian, sa peur, sa tristesse, ses yeux brillant, lui tout simplement. Elle ne voyait que le noir. le noir qui faisait place petit à petit à des souvenirs si merveilleux mais si douloureux ...

Musique : Jean-Jacques Goldman ~ Je te donne.

La limousine fillait à toute allure sur la côte, fendant la nuit noire de ses phares. La soiée débutait à peine. Le bal de fin d'année aussi. « Arrêtez vous deux secondes ! » La limousine rallenti, le chauffeur ne dégna dire mots. Lindsay, si impatiente était elle, avait déjà sa main sur la poignet sous le regard étonné de son compagnon. « Lindsay, que t'arrives t-il ? Nous allons être en ret.. » Sebastian n'eut pas le loisir de finir sa phrase que la jeune femme s'engouffrait déjà au dehors, laissant la portière de la voiture grande ouverte. Je te donne nos doutes et notre indicible espoir, les questions que les routes ont laissées dans l'histoire. Au loin, le doux son des remous des vagues, vinrent chatouiller les oreilles des jeunes gens. Sebastian sortit à son tour de la voiture, une jambe encore à l'intérieur, les mains sur la portière, le regard vers l'horizon. « Lindsay !! » La jeune femme courait, heureuse, bras tendus vers le ciel. Ses pieds foulaient le sable, sa robe voletait avec la douce brise d'air fraîche. Je te donne toutes mes differences, tous ces défauts qui sont autant de chance. Elle s'arrêta net, ses bras retombant lourdement près de son corps. Elle se retourna vers Sebastian, les yeux brillant de plaisir. Elle refit le même parcours, plus lentement avant de glisser ses mains dans les siennes et de l'entraînait avec elle dans une course folle. Ils n'étaient plus que deux, personne d'autre dans leur monde à eux. « Lindsay, tu n'est pas résonable. » Elle ne lui répondit que par un rire rauque et plein de vie. Je te donne, je te donne tout ce que je vaux , ce que je suis, mes dons, mes défauts, mes plus belles chances, mes differences. Elle s'arrêta afin de se coller un peu plus à lui, respirant son parfum se mélangeant à l'air marin. Les bras de Sebastian s'enroulèrent autour de ses épaules. Tout deux avaient le souffle court, mais ils étaient si heureux. Dans un souffle presque inaudible, Lindsay approcha ses lèvres de l'oreille de Sebastian .. « Je t'aime Sebastian Montier. » Je te donne mes notes , je te donne ma voix.

Musique : Lifehouse ~ Simon

« Je .. Je suis désolée Seb..astian. Je suis ég..oiste. » Sa voix était entrecoupée par des larmes étouffées, son corps était secoué entre tremblements et sanglots, sa respiration était courte, son coeur battait trop vite. Beaucoup trop vite. Elle prit une profonde inspiration afin de pouvoir parler d'une seule et même fois sans être interrompue. « Je suis désolée, tellement désolée. J'aurais pas due, je n'aurais pas due ... » Elle se leva précipitament, sans oser lever le regard vers lui, sans osait croiser ses yeux, ses pupilles si brillantes, si belles. Elle attrapa son sac d'un geste vide qui gisait à terre, et d'une marche rapide, se dirigea vers la porte de la salle. S'en allait au plus vite était la meilleure solution, fuir son regard, ses mots, sa peine. Elle passa à côté de lui, sans dire un mot de plus, sans un dernier regard, un dernier souffle. Rien. La main sur la poignée, elle arrêta son geste, stoppant sa course, sa fuite, son envie de partir d'ici. « Merde ... Je ... Sebastian ... Donne moi une bonne raison de rester là, dans cette salle à écouter les battements de ton coeur, ton souffle saccadé, à sentir ton parfum ennivrant. Donne moi une bonne raison de t'écouter une dernière fois, de tirer un trait sur notre passé, de me dire enfin que je pourrai faire le deuil de notre histoire. Je t'en supplie Sebastian, aide nous ... »

Ce fut comme un poignard enfoncé en plein coeur. Des miliers d'aiguilles qui finirent de l'achever, lui arrachant un gémissement. Voilà, ils en avaient finis tout les deux. Il avait mis fin à toute tentative d'explication, ne disant mot. Elle ouvrit la porte lentement, sachant bien que cela ne servirait à rien de rester ici à pleurer tout ce qu'elle pouvait alors que lui n'en avait rien à faire. Elle aurait beau essayer de le faire parler, il était bien décidé à tirer un trait sur leur passé. Elle esquissa un première pas avant de reclaquer la porte violemment. Sa patience avait été insuffisante, elle en avait assez de tout ceci, de son hypocrisie, de son caractère trop serein de ... de lui. « Alors c'est tout ce que tu as à me dire Sebastian ? Sâche pour ta gouverne que Connor ne daigne plus m'adresser la parole depuis deux jours parce-que j'ai eu la bonne idée de lui annoncer ton retour. Ce fut comme un nouveau coup dur pour lui. Sâche pour ta gouverne, aussi, que tu n'es qu'un salaud de première ! Je suis là devant toi à te livrer tout ce que j'ai sur le coeur et tout ce que tu trouves à me dire c'est "Connor doit t'attendre". Mais c'est quoi ton problème Sebastian hein ? Mais raconte moi ! Dit moi pourquoi tu es partis déjà parce que j'ai peur de ne pas bien comprendre. » Elle put enfin poser ses yeux sur lui. Toutes lueurs de peine avaient disparues, laissant un halo de rage briller dans ses pupilles brillantes de colère. Ils se regardaient maintenant en chien de faience et s'il avait eu des objets à porté de main, Lindsay ne se serait pas gênée pour lui lancer un vase ou autre objet tout aussi inutile. « Allez vas-y libère toi Sebastian, que je ne sois pas la seule à me mettre en colère pour une telle histoire vas-y je t'écoute ! Parce-que je te préviens, si tu n'as toujours rien à dire je serai prête à dire des tas de choses qui me feront peut-être mal mais au moins je serai quitte envers toi. Tu pourras au moins avoir la conscience tranquille et on pourra s'oublier mutuellement. Alors vas-y je t'écoute. » Lindsay le toisa d'un regard noir et croisa les bras, bien décidée à lui soutiré quelques mots de plus. Quitte à sécher son prochain cours, elle voulait savoir la vérité. Elle voulait mettre tout à plat une bonne fois pour toute, qu'elle puisse enfin tirer un trait pour de bon, pour pouvoir faire son deuil de son côté à elle. Elle voulait tant rassurer Connor. Il était revenu certes, mais qu'importe ? Elle était partagée entre son ancien premier amour qui était campé sur ses positions et son fiancé depuis presque un an, qui avait très mal pris le retour de Sebastian. Que devait-elle faire maintenant ? Elle n'avait plus trop le choix. Savoir une bonne fois pour toute la vérité restait la meilleure solution.

Lest go un petit flash back