Alone .

Kaylie ouvrit les yeux. Elle n'avait pas dormit de la nuit. Cause: le mort de tonton Freddy. Elle avait tellement été égoïste. Josh lui avait proposé, puis, avait insisté pour qu'elle vienne faire un tour à Paris pour lui rendre une dernière visite. Elle avait repoussée la date et la soirée passée, Kay' avait reçu un appel téléphonique. Il se contentait habituellement de lui envoyer des SMS mais cette fois-là, il avait appelé.

.FLASH-BACK.

Deux sonneries. Kay' regarda l'afficheur; Josh le lover. La jeune femme fut certaine qu'il se produisait quelque chose de grave. Il appelait que très rarement et ce n'était ni son anniversaire, ni Noël .. Les interurbains n'étant pas donnés, il se passait quelque chose et Kaylie s'attendait au pire. La jeune femme décrocha ;

Kaylie >Heu .. allo ?
Josh > Lili? Dieu merci, t'es là!
Kaylie >Qu'est-ce qui se passe Josh? T'appelle jamais d'habitude .. Et c'est pas un reproche, t'inquiète.
Josh > J'ai une très mauvaise nouvelle Kay'. Tu sais quand je te disais qu'il fallait que tu te grouille pour venir à Paris .. Et bah, c'est trop tard. Tonton Freddy il est .. il est mort.
Kaylie >C'est pas vrai ?! Dis-moi que tu me fais une de tes blagues nules !?
Josh > Crois-moi, j'aurais préféré que ce soit une blague.
Kaylie >Je .. je suis désolée. J'aurais du venir. Pardonne-moi Josh. J'aimerais tellement être avec toi en ce moment. J'arrive pas à croire que c'est une crise cardiaque qui l'a tué! Il aimait tellement la vie .. 55 ans! C'est trop ridicule.
Josh > T'es déjà pardonner Kay'. Enfin, je crois que tes parents te garde rancoeur mais je te comprends de ne pas avoir voulu lui rendre une dernière visite. Tu voulais conserver l'image de tonton Freddy que tu as toujours connu pas vrai? Le voir dans un lit d'hôpital ne t'enchantait pas, hein?
Kaylie >T'a raison. Faut croire qu'il y a que toi qui me comprends.
Josh > Faut croire. Tu me manques Lili, j'ai hâte de te revoir!
Kaylie >Ouais .. À moi aussi tu me manques. Fais attention à toi Josh, d'accord?
Josh > C'est promis. Aurevoir Kay' !
Kaylie >Bye Josh. Bisous.

Elle avait éteint son portable et avait pleuré. Beaucoup, beaucoup de larmes. Puis, toute la nuit, elle s'était remémorée tous les bons souvenirs qu'elle avait de cet homme si génial.

.Fin du FLASH-BACK.

Incapable de fermer l'oeil. Pourtant, elle était vraiment fatiguée! Mais à chaque fois qu'elle fermait les yeux, elle s'imaginait tonton Freddy dans son lit d'hôpital, agonisant. C'est pourquoi, quand le soleil ce fut levé, la première chose à quoi elle pensa fut : CAFÉ. Du café savoureux et un bon croissant chaud. Direction > Starbuck's. Quand elle ne se sentait pas très bien, elle passait au Starbuck's pour se remonter le moral. L'odeur du café moulu, les pâtisseries sucrée et la clientèle calme. Cet endroit était parfait pour relaxer et réfléchir. Elle s'assoyait toujours près de la fenêtre pour regarder les passants marcher. Regarder les sourires sur le visage des enfants, l'angoisse sur celui des parents. Le monde était drôlement fait. Tant de gens vivait dans le malheur de ne pas accomplir, ne pas réussir de grandes choses. Ne pas réussir à élever une famille ou les enfants seraient parfaits, où la maison serait grande et où tout le monde serait heureux. La jeune Jefferson avait comprit depuis longtemps qu'elle avait brisée cette famille parfaite que ses parents avaient tant souhaités. En partant, en allant étudier l'art dramatique, ce qui ne fait pas un métier stable, elle les avaient extrèmement déçus. Elle en était consciente au moins mais Kay' s'en moquait éperdument. Ils avaient voulus faire d'elle un modèle, elle était devenue le contraire et en était fière. Jamais quelqu'un déciderait de sa propre personne.

Kaylie s'extirpa du lit et alla prendre une douche gelée, ce qui lui permit de retrouver ses esprits. Puis, elle enfila un slim, des ballerines et un haut gris, plutôt simple. La jeune femme se remonta les cheveux, attrapa son sac et sortit à l'extérieur. Kay' décida qu'une petite marche de lui ferait pas de tort et se dirigea vers le café. Une fois à l'intérieur, elle commanda un cappucino vanille-française [MIAM] et un croissant puis, s'installa près de la fenêtre. Un dimanche comme les autres pour bien des gens mais pour elle, s'était le deuil d'un être cher qu'elle tentait de noyer dans du café. Prenant une grande respiration pour ravaler les larmes dans ses yeux, elle bu une première gorgée et sourit malgré elle. Si seulement quelqu'un pouvait lui tenir compagnie, une présence l'empêcherait de penser à l'oncle de Josh et par le fait même, l'empêcher de pleurer. Elle aurait tout donnée pour ne pas être seule! Et son souhait se réalisa ..

Ce dimanche matin était semblable à tous les autres dimanches de la grande capitale Britannique. Les magasins avaient ouvert certains pour la matinée, d'autres pour la journée entière. Les touristes commencaient à affluer dans les rues du centre ville, traversant les routes en regardant d'abord du mauvais côté par manque d'habitude, photographiant frénétiquement chaque bus rouges à deux étages... La ville et ses habitants continuaient leur vie quotidienne, indifférente au malheur qui se déroulait juste sous leur yeux. Il frappait pourtant partout. Un sans-abri dans la rue, un jeune homme agressé dans le métro, une jeune femme souffrant de son deuil seule dans un café, une autre du mal du pays seule dans sa chambre...
Léna restait sur le côté dans son lit, dos à la fenêtre. Ses yeux grand ouverts se promenaient parmis les divers documents accrochés au mur, au-dessus de son bureau. Là, le dessin que Sarah lui avait dessiné avant que Léna ne parte. Ici, des photos de Jennifer, dont les cheveux roux et bouclés avaient encore poussé de plusieurs longs centimètres en quelque mois. A côté, une photo de famille où l'on voyait Léna tenir la main de sa petite soeur, devant son père aux côtés de sa mère qui tenait dans ses bras un petit bébé enveloppé dans un délicat linge blanc. Elle avait été prise le jour du baptême de Jennifer. En-dessous de cette famille était scotchée une carte postale sur laquelle était écrite une bénédiction pour les éxilés, que Sean lui avait envoyé. Et encore bien d'autre courrier venant de son pays...
Dooagh lui manquait tellement. La mer lui manquait tellement. Sa famille, ses amis, sa maison lui manquaient tellement... Et bientôt, Léna allait devoir passer Noël sans eux: elle n'avait pas pu avoir de congé à son travail pour les fêtes de fin d'année. Rien que cette idée lui enserrait la poitrine, comme l'enpêchant de respirer, et faisait sa machoire se serrer pour ne pas laisser échapper de sanglots.
La jeune irlandaise poussa un profond soupir et tourna le dos au mur, s'enroulant étroitement dans ses dras. A travers les stores, la lumière du jour commencait à éclairer la pièce. D'une main lourde, Léna retourna sa montre sur sa table de chevet, avant de pousser un nouveau soupir et de se redresser sur son matelas. Elle passa des mains blanches à travers ses cheveux en broussaille et sur son visage pâle. S'étirant de tout son long, la jeune fille se leva et se pris des vêtements propres dans son tiroir. Elle opta d'abord pour un baggy et un corset à crochets, pour finalement le remplacer par un serre-taille et un débardeur. Après les avoir enfilés et s'être peigné les cheveux sur le côté, elle mis quelques bijoux autour de son cou et de ses poignets, et se regarda dans la glace... Puis retira son baggy pour le remplacer par un pantalon à rayure. Elle se regarda à nouveau. Après une moue dubitative, Léna retira le serre-taille d'un geste agacé et le remplaca par une veste noire. Nouveau regard critique dans le miroir...

_T'as l'air d'aller à un enterrement cocotte!

Avec un sourire en coin légèrement assombris par un regard fatigué, Léna attrapa un bonnet rose et une longue écharpe multicolore qui faisait plusieur fois le tour de son coup. La jeune fille eu un sourire satisfait: le contraste était juste entre classe et originalité. En attrapant son sac à main, Léna vérifia qu'elle y avait bien tous ses papiers, son porte-feuille, son argent, ses clés, son portable... Puis le balancant sur son épaule, elle se dirigea vers la porte de sa chambre en se retenant de toutes ses forces de jeter un dernier coup d'oeil inutile vers les photos du pays avant de sortir...

Une fois dans la rue, bien qu'agréssée par tant de bruit et de monde un dimanche matin, Léna se sentit un peu plus libre. Ses photos dans sa chambre ne cessait de lui rappeler l'absence de ceux qu'elle aimait, monopolisant toutes ses pensées et toute son énergie. Et pourtant, elle ne pouvait se résoudre à les décrocher. Tout ce qu'elle pouvait faire, c'était se contenter de leur téléphoner, de leur écrire, et de leur promettre de bientot revenir...
Enfoncant son menton blanc dans son écharpe pour se protéger du froid, Léna se mit en quête d'un Starbuck's pour prendre un petit déjeuner. Elle avait été raisonnable ce mois-ci et c'était beaucoup appliquée au travail, elle pouvait bien s'offrir ce petit plaisir pour se récompenser. Tout en marchant dans les rues, elle ne pouvait se retenir de jeter de fréquents coup d'oeil aux vitrines pour observer son reflet et s'assurer que tout était en ordre. La petite jeune femme qu'elle y voyait était droite et assurée, deux yeux noirs et profonds sortant de son écharpe, quelques mèches sombres dépassant de son bonnet. Et soudain elle y vit quelqu'un d'autre, une autre jeune femme, à la peau bien plus sombre, aux cheveux longs gracieusement ramenés en arrière, aux yeux étincelants qui observaient le vide d'un air mélancolique... Léna entra dans le Starbuck et s'avanca vers les caisses sans détacher son regard de l'adolescente. Elle avait un visage si bon, et pourtant tellement triste. Léna était une sentimentale indécrottable, compatissante à la moindre peine environnante. Si la jeune fille n'avait pas déjà quelquechose à boire et a manger, Léna lui en aurait offert. Au lieu de ça, elle se commanda un thé au lait et deux pains au chocolat: elle avait toujours aimé la patisserie française, même imitée. Une fois qu'elle eut payé, elle s'approcha de la jeune fille qui, les yeux toujours dans le vague, n'avait pas toucher à sa boisson dont l'odeur caféïné était pourtant attirante...

_Excuse-moi... murmura-t-elle doucement à la jeune fille dont les yeux brillants témoignait d'un coeur souffrant. Est-ce que ça te dérange si je m'assois à cette table? Peut-être préfèrerais-tu rester seule...

Son attention s'était porté sur une famille qui semblait passer du bon temps. Ils riaient aux éclats. Les enfants sautillaient autour de leurs parents qui, les regardaient, fiers. Ils étaient fiers de leur progéniture. Ils étaient convaincus qu'ils réaliseraient de grandes choses et qu'ils deviendraient des personnes biens. Kaylie ignorait si ses parents avaient pensés les même choses quand elle était enfant mais ce qu'elle savait pertinament c'est qu'ils n'y croyaient plus. À l'adolescence, la jeune Jefferson était devenue ce qu'elle pensait être mais elle avait déçu ses parents. Ils avaient souhaités qu'elle soit davantage modèle. Un clône à leur image. Elle ne pouvait pas leur en vouloir mais depuis longtemps, Kay' ne leur vouait plus aucune admiration. Elle trouvait qu'ils étaient ridicules. Ils ne s'aimaient plus mais souhaitaient conserver leur mariage pour ne pas être mal vu. Pour ne pas briser cette illusion dans laquelle ils vivaient depuis tant d'années! Il y avait de cela longtemps, Kaylie s'était fait le promesse de ne jamais devenir comme eux et elle y travaillait tous les jours de son existence. Son premier vrai choix avait été de partir étudier à Londres pour ne plus les avoir dans les jambes. Ici, elle pouvait être qui bon lui semblerait. Enfin, ne pas leur ressembler.

Kaylie avait beaucoup de difficultés côté personnalité. À l'âge de 17 ans, elle avait eut le coeur brisé et s'était promis de ne plus être si naïve. Elle s'était donc développé un caractère de meneuse. De cette manière, plus personne n'arrivait à la dupée et c'était ce qui importait. Cependant, parfois elle aurait tellement aimée se laisser aller et être seulement soi-même. Peut-être que Kay' n'avait pas deux personnalités mais seulement une qui s'adaptait selon le moment .. ? Bref, elle se posait beaucoup trop de questions et avait souvent des migraines à force de réfléchir. Elle était cependant convaincue d'une chose; un jour tout s'éclairerait. La jeune femme fut tirée de ses pensées par une jeune femme qui avait fait son apparition dans le Starbuck's quelques minutes plus tôt. Kaylie focalisa son attention sur la nouvelle venue. De la compagnie, n'était-ce pas ce qu'elle souhaitait? La jeune femme arriverait peut-être à lui faire oublier ses sombres pensées, du moins, à les remettre à plus tard. La jeune Jefferson afficha un sourire ravi et lui répondit;

Je serais ravie si tu pouvais me tenir compagnie. C'est pas une très bonne journée et il faut que je me change les idées !

D'un geste de main, Kaylie lui désigna la chaise en face d'elle. Il était vrai qu'elle devaient se changer les idées et puis, la jeune femme lui paraissait sympathique alors .. s'était l'occasion parfaite. Aillant retrouvée le sourire, elle entâma son cappucino aromatisé. Délicieux. La chaleur du breuvage lui fit un bien fou. Kay' reporta son attention sur la jeune femme, qui, une fois installée, entâma elle aussi sa boisson. Elle semblait un tentinet fatiguée, la vie semblait ne pas lui avoir fait de cadeaux. Elles se ressemblaient un peu .. Kaylie prit une bouchée dans son croissant puis reprit la parole;

Je m'appelle Kaylie Jefferson. J'étudie au London Arts Academy. Ton visage m'est familier, est-ce que c'est à l'académie que je t'ai croisée?

Elle était certaine de l'avoir déjà croisée quelque part. Étant donné qu'il y avait une foule d'étudiants à l'académie, il n'était pas étonnant qu'elle l'est déjà apperçue. Bref, peut-être que cette journée allait être moins démoralisante qu'elle se l'imaginait. Suffisait d'avoir de la compagnie pour que Kaylie aille mieux. Elle était sociable et avait besoin de prendre un bain de foule quand elle n'avait pas le moral. Elle était contente d'avoir choisie le Starbuck's.