I'll be right here waiting for you - Sebastian.

« Et ton week-end Lili, ça c'est bien passé ? » Toute la tablée se retourna vers elle, les yeux interrogateurs. La bouche ouverte, une fourchette de tomates en suspens, elle glissa ses yeux vers la gauche pour voir ce qui se tramait. Tout le monde la regardait, attendant une réponse quelconque qui pourrait servir de débat ou de sujet de discussion entre pipelettes de première catégorie. Dans un soupir, elle reposa sa fourchette dans son assiette et donna un coup de pied rapide à sa voisine, faignant l'innocence. Celle-ci ne put contenir sa douleur et Lindsay lui lança un regard noir et un sourire non-amical. « Oups, mon pied à glissé, désolée. Vous m'excuserez, mais j'ai des trucs à faire. » Elle se leva brusquement et emporta avec elle un plateau à peine touché. Les regards curieux lui avaient coupés l'appétit. Elle traversa la cafet' à grands pas voulant sortir le plus vite possible. Elle détestait ces ambiances si peu .. chaleureuses. Depuis quelque temps, elle était le centre de conversation de son groupe "d'ami(e)s" et ça la mettait hors d'elle. Elle fouilla dans son cabas à la recherche de son portable. Aucun nouveaux messages. Connor n'avait pas envoyé son message habituel. Elle n'avait pas eu de "bonjour", de "je t'aime" et ne l'avait pas croisé dans les couloirs. Son regard lui manquait, ses mains, ses bras, son odeur, sa présence en elle même. Dans un soupir, elle composa son numéro machinalement. Il était blessé certes, mais elle ? Avait-il oublié qu'il n'était pas tout seul mais bien deux ? Enfin, trois serait le nombre juste. « Connor, c'est Lindsay. Ecoute je .. *soupire* Tu me manques. Rapelle-moi. » D'un geste las elle balança son mobile au fond de son sac avant de pénétrer dans le hall, quelque peu vide à cet heure-ci. Les couloirs avaient la même ambiance et elle pourait ainsi se délecter du silence qui l'entourait. Elle passa devant la salle de musique à pas de velours avant de s'arrêter brusquement. Cette musique. Un petit groupe d'élèves entouraient un jeune homme jouant de la guitare sèche. Ce morceau .. Elle l'aurait reconnu entre mille, il lui rappelait tant de souvenirs. Tant de souvenirs qui la ramenait en arrière.

- Flashback (Note de l'auteur : J'aime les flashback !) -

« Tu me sembles bien songeuse Lindsay. » Ses mains descendirent lentement vers sa taille, pour se poser sur ses reins afin de l'entraîner dans un slow si langoureux. Sa bouche frola son oreille avant de descendre sur son cou et de remonter vers son visage. Ses lèvres, son nez, ses yeux et enfin son front. Il ferma les yeux et soupira de bonheur. Lindsay passa ses mains autour de sa nuque, les nouant entre elles pour que le jeune homme soit plus près d'elle. Elle sentit son souffle chaud parcourir sa peau. Oceans apart, day after day, and I slowly go insane. Elle cala sa tête sur épaule avant de fermer les yeux et d'apprécier ce moment. Le bal de fin d'année. Les couples autour d'elle bougeaient leurs corps au son d'une musique si romantique, si belle et triste à la fois. Sebastian ressera un peu plus son entrain avant de refaire le même chemin de ses lèvres. « I wonder how we can survive, this romance, buut in the end if I'm with you, I'll take the chance ». Dans un murmure si doux, il lui glissa ces quelques mots au coin de l'oreille. Lindsay rouvrit les yeux et se recula légèrement pour faire face à celui qu'elle aimait. Elle était peut-être plus jeune, la différence d'âge l'importait peu. Elle était là, avec lui, dans ses bras. Son odeur si douce l'enveloppait.



Son coeur se souleva et elle ne put en supporter plus, elle secoua lentement la tête de gauche à droite en signe de résignation et tourna à droite au détour d'un couloir. Elle aurait dûe continuer à regarder ses pieds à ce moment et se diriger vers son casier sans un regard vers le fond du couloir, mais elle était loin de se douter de ce qu'elle verrait. De celui qu'elle reverrait. Il était là, en chair et en os devant elle, en pleine discution avec des amis. Elle l'avait déjà vu il y a deux jours, mais ce fut comme la première fois. Ses mains tremblaient, ses yeux brillaient et son coeur avait cessé de battre. Tant de fois elle avait imaginé le revoir, croiser son regard. Elle le croisa son regard, leurs yeux entrèrent en contact et elle ne put s'en détacher. Il avait cette même façon de regarder les gens poliement, cette chaleur qu'il émanait. Lindsay était au milieu du couloir, elle ne bougeait plus, ne respirait plus. Il était là, à quelques mètres d'elle, plongeait dans une discution entre amis et lorsqu'il la remarqua enfin il ne fit rien. Il ne bougea pas. Pas un sourire, pas un hochement de tête où un mouvement. Où plustôt si. Il l'ignora vainement, se replongea dans sa conversation tant interressante avant de lui tourner le dos et de partir. Il refaisait les même gestes que deux ans auparavant. « Sebastian ... »

Les quelques notes de musique lui chatouillèrent l'ouïe, accélérant les battements de son coeur, le tempo de son pouls. Elle aurait voulue crier, lui hurler dessus pour qu'il se retourne, ou même lui courir après. Elle aurait vouloue des tas de choses mais ce corps fut inccapable de bouger, d'esquisser un seul mouvement. Rien. Elle était comme pétrifiée, anantie. Une nouvelle fois. Elle le regarda partir, essayant de se poruver que c'était la bonne solution pour elle, pour lui et .. pour Connor. Ils fallaient qu'ils s'ignorent, il le fallait. Rien que pour leur bien être à tout les deux et pour la survie de l'amour qu'elle portait à Connor. Au moment où elle allait lâcher prise, où elle aussi elle se serait retournée sans un mot, sans un regard de plus, il s'arrêta. Brusquement. Laissant ses amis prendrent le devant, il se retourna lentement pour poser son regard sur Lindsay. Celle-ci cru vasciller, le coeur au bord des lèvres, ses yeux s'emplirent de larmes. Au lieu de courir dans le sens inverse, de partir loin de lui elle se dirigea vers Sebastian d'une vitesse fulgurante, ses pas remplaçant le tempo des battements de son coeur. Ses larmes vinrent lui chatouiller le bas du cou, avant de s'échouer sur le haut de corset. Elle ne regardait que lui, et dans ses pensées elle imaginait des centaines de scénarios, de situations différentes ou non. Plus elle s'approchait de lui, plus sa rage grandissait en elle. Arrivée à sa hauteur elle ne put se retenir plus longtemps et d'un mouvement bref et rapide, elle lui administra une giffle du mieux qu'elle pouvait, lui arrachant un gémissement au passage. Elle y avait mis toute sa peine, sa rage, tout ce qu'elle avait toujours voulu lui dire, ce qu'elle lui reprochait. Sa respiration se fit saccadée par les larmes, par sa marche rapide et par son geste. Elle hatelait, le souffle court, les larmes ne cessant de lui lacérer les yeux, les joues. Elle restait là, face à lui, à quelques mètres de lui plus exactement. Elle le dévisageait sans se retenir, lui lançant un regard si noir, si long, si impoli soit-il.

« Je ... » Elle se tut, essayant de se calmer, de reprendre une respiration normale. Tout ses sens étaient en éveil à présent, et bien qu'elle faisait un effort surhumain pour rester calme, elle ne put se résigner à exploser de colère devant lui. Elle fulminait. . « Pourquoi tu m'as fait ça ? Je ... je trouve même pas les mots pour t'engueuler, pour te crier tout ce que j'ai à te dire. T'as pas le droit de rester planter là, sans rien dire ! Je ... MERDE SEBASTIAN ! » Elle sentait qu'une dispute se préparait, qu'il réagirait à ses paroles, qu'il essayerait lui aussi de se défendre. Elle ne lui laissa même pas le temps de répondre, qu'une deuxième gifle suivit. Elle voulait lui faire mal comme elle avait eu mal lorsqu'il est partit. Elle aussi voulait qu'il endure ce qu'elle à subit durant la période qui à suivit son départ. Elle se secoua la main droite, en proire à certaines douleurs. Elle rester tout de même une fille, et la musculation n'était pas son fort. « Tu ... Mais merde Sebastian, DIT QUELQUE CHOSE ! »

Elle plongea son regard dans le sien, les membres tremblants, le coeur palpitant. Elle aurait tant voulue s'approcher de lui, poser ses mains sur ses visages pour voir s'il était vrai, sentir son souffle chaud sur sa peau, sentir son odeur .. Elle aurait tant aimé revenir en arrière, sentir le contact de sa peau sur la sienne, ses yeux plonger dans les siens. Elle chassa toutes ces idées et regarda fixement Sebastian. Il avait beaucoup changé en deux ans. Plus grand, plus beau, plus mure aussi. Malgrès toutes ses caractéristiques, il restait le même garçon passif qu'elle avait connue autrefois, le même homme, son premier amour ... Maintes fois elle avait essayé de l'oublier, de tirer un trait sur le passé et de se dire que c'était bel et bien fini, qu'il fallait se dire qu'elle ne le reverait plus. Mais maintes et maintes fois, son visage lui revenait en mémoire. Et maintenant .. Maintenant il était là, devant elle, le visage maussade, criant sa peine. Souffrait-il comme elle, elle souffrait ? Ressentait-il les choses aussi bien qu'elles ? Elle ne put détacher son regard de celui qu'elle à tant aimé, qu'elle à tant chéri mais qui lui a fait tant de mal. Malgrès tout son amour, elle ne pouvait s'empêcher de lui en vouloir, de s'en vouloir à soi-même. « Sebastian ... » Ses lèvres tremblèrent, ses mots se perdirent dans un sanglot étouffé tandis que les larmes reprenaient possession de ses yeux, de ses joues, de ses lèvres, de son cou. S'il pouvait savoir à quel point elle resistait de le pendre dans ses bras mais aussi de la frapper, de lui crier dessus, de lui dire combien elle avait souffert, combien elle en avait bavée.

Alors que faire ? Rester là, passive, et attendre qu'il fasse le premier pas ? Ou encore le faire soi même, le premier pas, sans savoir quoi dire. La solution la plus appropriée serait surement de lui tourner le dos et de l'ignorer, de partir dans le chemin inverse et faire comme ci de rien n'était. La situation était si compliqué, si dure à supporter. Elle renifla doucement, essuyant du bout des doigts les derniers traces de larmes sur son visage. « Je ... Je suis partagée entre deux solutions Sebastian. Mon coeur me dirait de partir, de faire comme ci .. comme si rien ne s'était passé. Mon conscience, elle, me dirait de ... de te faire souffrir comme moi j'ai souffert quand tu es partis, de te montrer ce j'ai dû endurer face au vide qui me peser. Tu n'as pas le droit de faire comme ci rien n'était, tu ... Dis quelque chose Sebastian, parce que je sais que je ne vais pas tenir longtemps. » Elle se tut, repris son souffle calmement avant de s'adosser au mur, le regard perdu à travers la vitre. Ses larmes avaient cessées, son coeur battait doucement, son pouls aussi mais sa peine était belle et bien là. Evitant son regard pesant, elle se retourna face au mur, et posa la tête contre celui-ci. Les yeux fermés, elle continua sa longue route vers les enfers qui, de nouveau, s'offraient à elle. « J'ai espéré Sebastian. Chaque jour que la vie m'offrait, j'ai espéré que tu reviennes, que tout ceci n'était qu'une vulgaire blague, que .. Mais en faite, tu n'es jamais revenu, tu m'as laissé seule avec le coeur en miettes. J'ai tellement souffert de ton absence Sebastian, tellement. J'en pleurais tous les soirs, les cauchemars me hantaient à chaque nuit, si bien que j'en perdais le sommeil. Je n'avais plus personne, tu n'étais plus là pour moi. J'ai attendu, et encore attendu. Tu ne m'as laissé aucun signe de vie, aucun mot, aucune lettre. » Elle respira profondemment, cherchant ses mots afin d'être la plus claire, la plus correcte possible. Elle ravalait sa fierté, son envie de lui dire qu'il avait était injuste, égoiste. Une porte au fond du couloir s'ouvrit dans un bruit sourd, laissant entrer un groupe de troisième année, de la neige parssemé dans leurs cheveux, des rires éclatant pour résonner dans tout le premier étage. Elle se tût, ne bougea pas et laissa le groupe d'étudiants finir sa route dans un brouahah joyeux, avant de retrouver le calme qui pesait tellement.

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